Jorge Martins (Lisbonne, 1940) est ce qu'on appelle habituellement un artiste solitaire, respecté par des collègues de différentes générations. Son œuvre, poétique et essentiellement abstraite, est en dialogue avec le meilleur du dessin européen et américain du XXe siècle . Ses recherches inlassables sur le dessin ont contribué à ce prestige et à la validité de son travail, dès ses premières expositions. C'est d'ailleurs avec ses dessins qu'il arrive au Centre Georges Pompidou à Paris à la fin des années 1970, où une peinture individuelle lui est dédiée. Une sélection rigoureuse de ses dessins —ainsi que ses carnets, présentés pour la première fois—ont constitué la proposition d'exposition de MARCO.
Le commissaire, Óscar Antonio Molina , lors de l'ouverture de ladite exposition, a souligné que "l'exposition se concentre sur cette partie de son abondante production, où la richesse des registres est la note prédominante : de la géométrie au geste expressif ; de l'ordre mathématique au verbal déclaration sous forme d'écriture, de lettres ou d'annotations, de la silhouette à la tache, de la figuration au monochrome... Pour l'exposition MARCO nous avons opté pour une large sélection d'oeuvres sur papier et de cahiers, de toutes les dates de production de l'artiste , évitant dès le départ l'idée conventionnelle de rétrospective, et rejetant l'organisation chronologique de ce qui est exposé, ou tout ce qui conduit à créer l'impression d'un faux développement linéaire dans une trajectoire aussi longue".
Ombres et paradoxes propose de tisser divers axes de lecture sur son dessin, qui complètent et actualisent l'abondante fortune critique reçue par l'artiste tout au long de sa carrière. Il faut souligner comme l'une des caractéristiques les plus remarquables de l'œuvre de Martins, son étonnante capacité à mettre en scène, dans les limites du papier, des dimensions symboliques, spirituelles et métaphysiques pratiquement ingérables en dehors du plan de l'image. Le titre de l'exposition, suggéré par l'artiste lui-même, renvoie à cette dimension quelque peu insondable de l'art dès son stade nucléaire : le dessin .
Catalogue individuel, 2018.
Textes : Óscar Alonso Molina.
Langue : espagnol, portugais et anglais.
Pages : 304
Reliure : Couverture rigide
Format : 17,5 x 24 cm