"La petite-fille de Cuba" est un projet non narratif, une mémoire photographiée entrelacée dans le passé et dans le présent .
Pour ce faire, je rassemble des images d'archives familiales et mes propres images, toutes prises dans les environs du village de Touro, La Corogne, lieu d'origine de ma famille maternelle. Il y a un écart de génération entre ces images, et la plupart d'entre elles sont prises avec le même instrument (le même appareil photo 35 mm). J'entends ainsi tisser une histoire dans un temps non linéaire, plutôt intuitif et créer un espace-temps visuel ouvert aux transformations, à la cohabitation des lieux, des personnes et des objets, une projection imaginaire du temps.
Les concepts « image-temps » m'attirent particulièrement car ils affectent la vision générale avec laquelle l'étude de la réalité est abordée . Le temps, par exemple, n'est pas directement perceptible mais plutôt comme un paramètre de changement. La photographie, cependant, de par sa nature même, isole ou sélectionne un instant dans un continuum. Avec ces images, j'essaie d'échapper à l'idée nostalgique inhérente à la photographie comme moyen de recréer un moment du passé, de parler du présent, de lui-même en tant qu'objet qui est lui-même. Ainsi, dans « La petite-fille du Cubain », il y a de multiples points de fuite qui relient les objets, les lieux et les personnes les uns aux autres sans tenir compte dudit facteur temporel.
Fragment extrait du roman "Slaughterhouse Five" de Kurt Vonnegut :
" Il n'y a pas de télégrammes à Tralfamadore. Chaque pile de symboles est un message bref et urgent qui décrit une situation, une scène. On les lit tous en même temps et non les uns après les autres. Alors quand on les voit tous en même temps ils donnent un image merveilleuse, surprenante et intense de la vie. Il n'y a pas de début, il n'y a pas de milieu, il n'y a pas de fin. Il n'y a pas de causes, il n'y a pas d'effets. Ce que nous aimons dans nos livres, c'est la profondeur de plusieurs moments vus à la fois. "
En même temps, il y a un travail de recherche et de configuration d'une identité familiale à travers le paysage galicien . Le paysage est chargé de significations et de valeurs symboliques qui composent notre imaginaire et avec lesquelles je dialogue à travers la photographie. Notre environnement influence involontairement notre conception de la réalité et nos émotions. De cette façon, je cherche notre propre identité à travers un paysage rural, avec sa propre personnalité et qui nourrit un besoin métaphysique de connaissance de soi, de retour à l'origine.
- Cris P. Lareo
livre auto-édité
Tirage : 100 exemplaires
Reliure : Rustique cousue avec du fil.
Pages : 104
Format : 14 x 20 cm
Langue espagnole
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